I. LE DIAGNOSTIC : POURQUOI TOUT EST CASSÉ
Regardez autour de vous. Dette abyssale. Inflation qui ronge les salaires – cet impôt invisible que personne n’a voté. Fiscalité qui étouffe. Bureaucratie qui prolifère comme du lierre sur un mur. Et des gouvernants qui semblent vivre sur une autre planète.
Ces symptômes ont une cause commune : l’État n’a pas de limites. Pas de vraies limites. Pas de murs qu’il ne peut pas franchir.
Le cycle est immuable. Un gouvernement est élu sur des promesses. Ces promesses coûtent cher. L’argent vient des impôts, mais les augmenter est impopulaire. Alors on emprunte. La dette s’accumule. Pour la rembourser – ou faire semblant – on imprime de la monnaie. L’inflation s’installe. Le pouvoir d’achat fond. Les citoyens réclament des aides. L’État grossit. Et la roue tourne, encore et encore.
Figure 1.1 — La spirale de l’endettement
Pendant ce temps, le citoyen vote une fois tous les quatre ou cinq ans. Puis il regarde, impuissant, ses représentants piétiner leurs engagements. Aucun recours. Aucun moyen de sanctionner avant la prochaine échéance. Le contrat démocratique est devenu un chèque en blanc.
Le libertarianisme pur propose une solution radicale : réduire l’État au strict minimum, voire le supprimer. Séduisant sur le papier. Mais cette vision se fracasse sur des réalités têtues. Certaines fonctions ne peuvent pas être assumées par le marché seul. Certains investissements n’intéressent aucun acteur privé. Certaines personnes, sans structure de soutien, seraient abandonnées dans la rue.
Il faut donc penser autrement. Non pas un État minimal par principe, mais un État limité par architecture. Non pas l’absence de pouvoir public, mais son encadrement si strict qu’il ne puisse plus déborder. Non pas la fin de la démocratie, mais sa transformation en contrôle permanent.
C’est l’objet de ce manifeste.